Voyager avec moins de 100 francs par jour ?

Oui c'est possible ! Avec l'avarice comme vertu et la paresse comme art d'économiser l'énergie.

Je ne suis certes pas très bien équipé pour de grands voyages, mais je suis très motivé pour revendiquer la gratuité du transport des vélos par la SNCF... et même la gratuité pour les voyageurs... quitte à payer un peu plus d'impôts pour bénéficier d'un vrai service national de transport gratuit... comme l'eau aux fontaines publiques !

Heureusement qu'il y a la gourmandise en plus pour donner envie de sortir de chez soi et de découvrir toutes les splendeurs de la nature... et des civilisations qui se sont succédées depuis la préhistoire. C'est ainsi que le vélo (même très vieux) devient un extraordinaire moyen de prospection de l'espace et du temps pour satisfaire plus qu'une curiosité : un besoin nécessaire et vital d'ajouter à sa vie de producteur et de consommateur une dimension de beauté, de fraternité, de spiritualité pour jouir pleinement de ce que tous nos sens peuvent percevoir d'émotions... pour soi tout seul... et à partager.

Voici près de 50 ans que je parcours nos provinces et nos montagnes avec leurs histoires et leurs légendes particulières, avec leurs couleurs changeantes selon les saisons, avec leurs monuments anciens et modernes comme autant de trésors offerts. Je suis comme une fourmi un peu indépendante, je vais de coquelicots en coquelicots, de vignes en champs de blé, de cols en cols, de sources en sources, d'églises en chapelles, de cimetières en cimetières puisque c'est gratuit tant que je suis vivant et pédalant.

Voyager en vélo, c'est à chaque fois marcher vers la terre promise, vers le paradis de tous les rêves et de toutes les résurrections et s'arrêter pour tous les bonheurs possibles.

Paul ANDRÉ N°113

de MENTON (Alpes-Maritimes)