Matour est une jolie petite bourgade du Brionnais, région réputée pour l’élevage de la race bovine charolaise. Mais si le hasard vous amène à récolter quelques cols en ces lieux, faites attention, vous pourrez y rencontrer une autre sorte d’animal, et c’est…. surprenant ! En cet automne frisquet, avec Gaston, nous décidons de finir notre saison par la récolte de quelques cols se situant en limite du Rhône et de la Saône-et-Loire. Nous nous installons pour un week-end à Matour, base idéale pour notre projet. Le dimanche matin, nous partons à l’assaut du col des Vaux. Le kilométrage prévu est minime. Régine, qui reste sur place, est informée qu’à onze heures nous serons de retour. Et là nous commettons une grave erreur de débutants, indigne des vieux briscards que nous pensions être. La carte étudiée pour notre parcours n’est pas emportée, et nous n’avons aucun ravitaillement. Et pour ceux qui connaissent les routes du Mâconnais, il arrive ce qui n’aurait pas dû arriver. Nous nous perdons, nous tournons en rond, nous revenons sur nos traces, nous demandons notre route, pour enfin conquérir le col des Vaux à 11 h 30 ! Le retour est aussi épique que l’aller, nous parcourons deux fois le même bois, et la même côte, et la fringale a fait son apparition. Gaston et moi, sommes dans le même état « escargotesque ». On n’avance pas, on se traîne ! Enfin un panneau annonce un panneau à 5 km. Gaston se trouve derrière moi. Ce retour sur Matour, se fait par une longue montée, et soudain, là, sur le bas côté gauche, je vois un kangourou, assis sur la queue, majestueux, avec des yeux malicieux semblant me dire : - « alors, tu fais pas le malin ? ». |
L’image s’imprime dans mon cerveau et c’est quelques mètres plus loin, que j’analyse que je ne suis pas en Australie, et qu’un kangourou n’a rien à faire ici. Quand j’arrive à Matour, je commence par me faire disputer par Régine qui s’inquiétait de notre retard. Je lui explique nos péripéties et lui dis avoir vu un kangourou dans la dernière montée. Elle éclate de rire et me réplique : - « c’est ça, et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier ! » Je n’insiste pas. C’est alors que Georges arrive et sa première parole est : - « T’as vu le kangourou dans la montée ? » - « Ah tu vois Régine, ce n’était pas une hallucination ! » On est deux à l’avoir vu ce kangourou. L’animal va ainsi entretenir notre conversation pendant le repas. Renseignements pris, il s’avère qu’on a vraiment vu un kangourou, et il vient d’un parc animalier proche de Matour. Conclusion : si parfois le vélo vous met dans des états bizarres, et que vous croyez avoir des hallucinations, vérifiez tout de même… et ayez toujours un compagnon qui pourra attester de vos dires. Bernard Vieillard CC n°1355 |