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Excursion au pas de Peyrol

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Bernard et moi avons décidé de terminer la saison hors de nos bases habituelles par une excursion au Pas-de-Peyrol, en septembre.

A l'heure du rendez-vous, je suis sur le quai de la gare de Limoges, ma randonneuse à mes côtés, à proximité du train qui doit nous conduire à Aurillac. A quelques secondes du départ, Bernard, qui n'a pas dû entendre son réveil, n'est toujours pas là. Donc le train m'amène seul, très déçu, vers l'Auvergne voisine. Le chef-lieu du Cantal m'accueille sur le coup de sept heures. Malgré ma déception d'être obligé de cycler seul, je me rends compte que la journée sera belle - le ciel est immaculé.

Quelques tranches de pain beurré accompagnées d'un bol de café et me voilà pédalant, remontant la vallée de Mandailles, arrosée par la Jordanne. Saint-Simon, Velzic et Mandailles (où je laisse la voiture parfois, quand mon objectif cyclo est réduit en temps), d'où part la route de l'amusant col du Perthus. Vers Rudez face au Puy Griou, les développements de montagne sont pour moi nécessaires. Maintenant, il n'y a plus d'habitations et pour augmenter ma solitude, je roule dans un vrai désert, personne à pied et pas de voiture : en quelque sorte l'idéal cyclotouriste ! Jusqu'au col de Redondet (1531 m), ça "sent" la haute montagne, les rochers s'arrêtant à la route à droite et à gauche le ravin, mais aussi l'envolée lointaine vers le sud-ouest. Au col, le pourcentage se calme sur la portion balconnesque jusqu'au Pas-de-Peyrol (1582 m). La tranquillité est due à ce que les aoûtiens ont quitté la région et les septembriens sont moins matinaux !

J'abandonne ma monture et prends une bonne heure pour effectuer l'aller-retour pédestre au sommet du Puy Mary. Ici, c'est le ravissement : le panorama circulaire est toujours aussi majestueux - un des plus intéressants de l'Hexagone. Je grignote un peu et me désaltère. Je récupère ma randonneuse, après un petit café, je reprends enfin la route, en descendant, longeant l'Impradine, la Santoire, passant le col de Serre (1364 m) et abordant la vallée de Cheylade. Les fermes et les vaches Salers me saluent au passage. Le Claux-Cheylade: arrêt obligatoire pour la visite de l'église, une nouvelle fois. Le mélange architectural est saisissant : plafond composé de 1350 caissons de bois polychrome représentant plantes, fleurs, figures géométriques, signes cabalistiques; diverses statues, quatre gros piliers cylindriques dans la nef, chapiteaux à sculptures archaïques provenant de l'église primitive post-carolingienne, etc. Pèlerinage pour moi : c'est sous le clocher-porche ogival que j'ai pris ma première photo noir et blanc vers la montagne cantalienne. Me laissant aller à la rêverie, je poursuis tranquillement mon escapade avant la bonne montée sur Apchon (BPF) dominé par son château ruiniforme. Je me régale dans la descente vers Riom-ès-Montagnes.
Je ne revisite pas l'église romane, pas plus que les fromageries de Cantal, ni le musée de la gentiane. Mais oh! surprise, que vois-je? La randonneuse de Bernard appuyée au mur du bar où il se restaure. Brève explication entre deux solitaires et enfin nous voici duettistes ! Après la belle descente, après Antignac vers Saint-Thomas nous rejoignons la vallée de la Dordogne. De la rive gauche nous passons à la droite, sous les orgues, pour éviter le centre en "longueur" de Bort. Dans la montée nous laissons le barrage à notre droite et nous arrêtons plus haut, au "panorama" avec sa vue en enfilade sur la retenue d'eau et le château de Val ; le Sancy et la chaîne des monts Dore couronnant l'ensemble. Plus loin, l'imposant château de Pierrefite s'offre au regard, puis Saint-Victour, petite localité dominée par un curieux ensemble : église, cimetière et château. Pour quelques hectomètres nous longeons la Diège, la traversons et laissant la direction d'Ussel à droite, nous sommes sur la RN 89 pour quelques kilomètres. Voici la si particulière église qui protège Saint-Angel. La départementale 979 nous permet d'aborder le point final du jour: Meymac, l'une des portes des Monédières ; fontaine monumentale, tour horloge, nombreuses maisons aux porches sculptés aux XVème et XVIème siècles, l'ex-monastère de Saint-André et l'abbatiale Saint-Léger dominant le tout. La ville est cernée par les forêts de résineux.

Contents de notre journée un peu particulière, nous projetons de faire mieux à l'avenir.

Jean-Marie Bourdelas

CC n°1999


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