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Les 3 "B" font du muletier

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Le pique-nique à l'abri du vent derrière les baraques du camp militaire du Granon est agréable. Mais l'heure de poursuivre notre randonnée sonne avec quatre muletiers au programme. Yves, tel un pro, troque son fringant coursier contre un VTC pour affronter les cailloux. Didier et moi, nous nous contentons de notre randonneuse « Follis », à l'aise aussi bien sur la route que sur les chemins s’ils sont carrossables.

Derniers réglages, derniers rangements et pendant que nos épouses et enfants regagnent la vallée, nous attaquons un chemin caillouteux en direction du Nord-ouest. Petit plateau, grand pignon nous progressons tranquillement dans les cailloux sur un chemin qui suit une courbe de niveau.

A la séparation du chemin, nous prenons celui de droite. Direction : le col des Cibières. La pente se fait plus raide mais rapidement au bout de quelques centaines de mètres, nous sommes au sommet. Vue sur la vallée de la Clarée et sur le col de l'Oule. Ce col n'est qu'à quelques centaines de mètres, mais au regard de l'état de ce chemin et sans VTT, nous renonçons à y accéder.

Demi-tour, donc, jusqu'à la croisée du chemin. Cette fois-ci, c'est à droite que nous prenons. Sur ce chemin, nous suivons toujours une courbe de niveau mais les randonneurs se font rares. Tiens ! Une voiture est parvenue jusqu'ici ! Personne à bord, ni dans les environs… Didier a pris quelques longueurs d'avance, il délaisse un chemin qui descend dans la vallée sur la droite et continue toujours direction Nord-Ouest. Nous rejoignons son vélo, quelques hectomètres plus loin. Notre ami est au Pas de Cristol à une trentaine de mètres de nous. Nous posons nos montures pour le rejoindre. Il serait ridicule de hisser nos vélos quelques mètres plus haut pour redescendre du même côté.
Quelques minutes de repos pour admirer la vallée et goûter au calme de la montagne. Quelques randonneurs font comme nous et ne semblent pas s'étonner de nous voir avec nos cuissards et nos montures. Pour rejoindre le pied du dernier col, nous avions prévu de revenir au sommet du Granon, de descendre jusqu'à l'altitude 2000 mètres environ au pied de la pointe Aréa pour prendre un chemin en direction du col de Buffère. Didier nous fait remarquer que le chemin qu'il a laissé sur la gauche en montant descend certainement au pied de la pointe Aréa. Nous décidons de l'emprunter.

Ce chemin en forte pente et caillouteux éprouve terriblement les hommes et le matériel. Nous sommes obligés de faire des arrêts réguliers pour récupérer et arrêter le tremblement de nos poignées. Ouf! Nous rejoignons le chemin du col de Buffère. Mais les cailloux, ce n'est pas fini. Encore plusieurs kilomètres et environ cinq cents mètres de dénivelé pour atteindre le col. Regroupement au sommet. Nous nous alimentons, une vingtaine de kilomètres dans les cailloux, ça laisse des traces sur l'organisme. Et il nous faut encore descendre par le même chemin sur les pierres pour rejoindre la route goudronnée du Granon. Enfin une route convenable! Reste à descendre dans la vallée. Didier nous prodigue en bon père de famille de modérer notre vitesse et de faire un arrêt à mi-chemin. Conseils mis en pratique avec un arrêt supplémentaire dû à une crevaison de vélo d'Yves à quelques encablures de la route de Briançon à Grenoble.

Satisfait de notre journée de cyclotourisme, après avoir visité cinq cols à plus de 2000, nous rentrons, heureux, pour rejoindre nos femmes et enfants.

Patrick Babeau

CC n°1976


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