Col surprise et culturel

Notre cyclo habite Mulhouse. Chaque jour, son horizon est barré à l'Ouest par les Vosges et à l'Est par la Forêt Noire allemande, région du Bade Wurtemberg.

Aujourd'hui, un ciel bleu lance une invitation à la sortie hebdomadaire. Notre cyclo décide d'aller faire une incursion en pays badois, avec si possible quelques montées.

Après une traversée rapide de la plaine du Rhin et le franchissement du pont de Chalampé, point frontière, notre cyclo prend la direction de Kandern par une piste cyclable valant largement une départementale française.

A Kandern, il veut rejoindre Steinen. Sur la carte Michelin, notre pédaleur repère qu'il va falloir franchir une crête. Et en effet, la route monte, monte, en lacets, dans un bois. Après cinq kilomètres de montée, le sommet est bien là, au croisement de deux routes. Notre cyclo pose pied à terre et s'enfonce légèrement dans le sous-bois pour satisfaire une petite envie. Il remarque alors une petite stèle sur laquelle est gravée une épitaphe. Un mot lui saute aux yeux : "Pass" qui en allemand veut dire col.

Il s'avère que cette stèle explique les faits suivants : durant la révolution de 1848/1849, des révolutionnaires de différentes régions du pays de Bade veulent renverser le commandement de Karlsruhe. Au pont de Hundstall, cinq colonnes de révolutionnaires dirigées par Friedrich Hecker sont stoppées. Ne répondant pas à l'ultimatum du Général Von Gagerns, ils décident de se rendre à Kandern par le "SCHEIDECK PASS". En ce lieu, suite à un échange de tirs, deux soldats et onze révolutionnaires tombent.

Notre cyclo, soudain, a un sourire béat. Il est au sommet d'un col... inattendu, mais ayant une existence prouvée par un écrit, tel que demandé dans le règlement de la Confrérie des "Cent Cols".

Alors pour notre cyclo, le ciel devient encore plus bleu et le soleil encore plus chaud.

Bernard VIEILLARD N°1355

de MULHOUSE (Haut-Rhin)