Sur de superbes route ou d'infimes sentiers,
Gravissant sans relâche ces cols tant aimés,
Le nez parfois au vent, parfois dans le guidon,
N'as-tu pas contemplé au gré des ascensions,
Cyrano pédaleur vaillant et minuscule,
Tous ces pics, tous ces rocs, tous ces gros monticules
La montagne en un mot qui dans tous ses états
Te passionne, te fascine et te remplit de joie.
Ventoux, Grand Colombier ou Mont du Chat perché,
Canigou qui ronronne et la Meige enneigée,
Mont-Blanc, Mont-Noir, Mont-Rose et de toutes couleurs
Jalonnent le chemin sacré du randonneur,
Semblant toucher parfois à la voûte céleste.
Jusqu'au plus petit mont d'altitude modeste,
Ils réjouissent l'oeil entre fatigue et plaisir
Et viennent alimenter la boîte à souvenirs.
Rêveries cyclotiques, impressions obsédantes,
Des images se bousculent légères ou délirantes :
Parmi les vieux volcans se regardent hilares,
La Roche Tuillière et la Roche Sanadoire.
La-bas, telle l'éternelle égérie de Cézanne,
Resplendit imposante, Sainte-Victoire la Montagne
Dominant le vieux Coq, isolée se dégage,
Par-dessus Crolles, la Dent couronnée de nuages.
Aux basques de l'océan et sa blancheur d'écume
Brûlent à l'horizon les rochers de la Rhune.
Comme des banderilles au coeur de Corsica
Percent l'azur, les dures aiguilles de Bavella.
Héraldique vestige de pélerins oubliés,
Se dresse intemporelle la Roche de Solutré.
Loin des forêts vosgiennes et de leurs verts Ballons,
Une gerbe jaillirait-elle du Mont Gerbier de Jonc ?
Cyclo de 2001, odysée de l'espace,
Le temps s'est arrêté dans la Déserte Casse
tandis que tu survoles la cîme de la Bonette
Et te perds dans l'abîme, gracile silhouette.
A l'infini résonnent les cloches d'un troupeau,
Salut de la montagne au "Cent Cols" à vélo.
Maurice OCCELLI N°3975
de GRENOBLE (Isère)