En ce 8 juillet 98, la température de 7° n'incite pas à l'enthousiasme pour l'escalade de mon tout premier 2000, en l'occurrence le col de l'Iseran. Arrivé la veille à Val d'Isère sous une froide pluie, je me propose de descendre vers Nice à vélo en empruntant quelques cols prestigieux voire mythiques. Vêtu comme en hiver, me voilà parti pour 16,5 km de montée et 940 m de dénivelée, sans regret pour cette station déserte, en plein travaux et qui, je l'espère, doit être plus animée l'hiver. Un "Pégaso" rutilant me double à vive allure 3 km avant le sommet, la neige a saupoudré les bas-cotés. Mon fin coursier de tout à l'heure est arrêté. Problèmes? Je suis gelé, "je n'ai pas de chaussettes" m'éructe-t-il en arpentant la route. Cette stupide imprévoyance me fait sourire et je ne peux lui apporter aucune aide même morale. Le sommet est proche et l'isotherme 0° aussi, la route est verglacée sous l'effet d'un vent violent. |
Après la photo-souvenir en haut du col, je me précipite dans le chalet accueil afin d'y siroter un excellent grog-génépi. Deux cyclotes sont déjà attablées et entament allégrement une omelette au lard. Ma femme me rejoint avec la voiture et très attentionnée, avec un caleçon qu'elle a trouvé dans une boutique de la vallée, vêtement qui me sera très utile durant la descente. Après une pause touristique et gastronomique dans le très beau village de Bonneval, mon épouse rejoint la Corse par le Fréjus et Savone, et moi, l'Ile de beauté par les grandes Alpes. La France vient de battre la Croatie et moi de vaincre mon premier 2000 ! Je suis aussi en finale... Claude CARREE N°4774 d'ESQUERCHIN (Nord) |