Depuis bien longtemps le col des Aiguilles avait retenu mon attention ; avec ses 2005 mètres, il allait me permettre d'améliorer mon capital + de 2000 pour les "Cent Cols". Départ de Lus la Croix Haute, une agréable montée jusqu'au hameau de la Jarjatte où les choses sérieuses allaient commencer. Le GR 94 allait se montrer redoutable en me réservant quelques surprises : la première partie s'effectuant en poussage aisé fut gravie dans l'horaire que je m'étais fixé. Au-delà, poussage difficile et portage avec le franchissement d'un pierrier me firent perdre beaucoup de temps, au sommet j'étais très en retard, en prime un névé m'imposa la plus grande prudence . Des crampes dès le début de la descente allaient encore me retarder, dans le vallon je m'éloignais du sentier, le sol détrempé par la fonte des neiges allait me valoir quelques bains de pieds, puis mauvaise surprise alors que tout semblait facile il devenait impossible de continuer dans cette direction avec une pente trop forte, il me fallait remonter, retrouver le GR me permettant de rejoindre le col de Festre, dès lors plus question de reprendre le train de nuit à Veynes et une fin de parcours qui s'avérait délicate dans l'obscurité. |
Le miracle se produisit avec la découverte du chalet du vallon des Aiguilles (altitude 1800), un toit pour la nuit, quelle aubaine ! certes l'aménagement était succinct : une table, un banc, une vieille chaise mais, compte tenu des circonstances, ce gîte valait bien un trois étoiles. La nuit fut longue, impossible de dormir avec le froid, enfin le jour, aux premières lueurs je reprenais la randonnée en décidant de revenir sur Lus, le passage du col des Aiguilles s'avéra une nouvelle fois pénible, toujours ce névé particulièrement difficile à négocier et enfin la descente très glissante sur les deux premiers kilomètres. C'est fourbu et crotté que je termine ce périple. Quelle expérience! en fait je suis heureux et j'échafaude déjà d'autres projets muletiers. Bernard LAVIEVILLE N°1282 d'AMIENS (Somme) |