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Love

Revue N° 27 Page 31b

(à la manière d'un sketch de Guy Bedos)

Vous n'avez pas manqué de constater que VELO est l'anagramme de LOVE.

Ce doit être pour cette raison que j'attire tant les femmes dès que je suis sur une bicyclette. A moins que ce soit pour mon physique avantageux, mes mollets glabres et finement musclés, parce que je suis un compromis de Robic, Kubler et Zaf (les anciens apprécieront).

L'autre jour, alors que je rattrapais une charmante cyclote, la voilà qui se met à fuir, se déhanchant brusquement au risque de se déplacer une vertèbre ou de faire un infarctus. Et cette autre qui n'a eu d'autre ressource pour échapper à mon attraction, que de se réfugier auprès de son mari, une espèce de gorille aux mollets poilus qui m'a menacé d'un coup de pompe, comme si je n'avais pas assez des miens.

Et encore cette autre qui a préféré se diriger dans le premier carrefour vers un plus de 2000, au risque de nuire à sa santé plutôt que de rester avec moi sur une route paisible. La pauvre, elle a su, elle aussi, que si elle restait avec moi, elle allait succomber, devenir ma chose, mon esclave, que c'est elle qui allait nettoyer ma monture au retour, préparer la prochaine sortie, laver mes petites affaires avec amour, me faire mon petit bidon aphrodisiaque (5 gouttes de menthe pour 1/2 litre d'eau)... et j'en passe.
Par ailleurs, je constate qu'il y a aussi une mode pour essayer de m'échapper. Avant, elles se laissaient plutôt distancer dans les cols alors que maintenant elles s'enfuient de préférence vers le haut. Bizarre, ce phénomène de mode...

Allez, je vais rentrer, j'en ai assez de plaire ainsi, je vais abandonner le Vélo et le Love, troquer la menthe à l'eau contre le Pastis, changer mon cycle contre une paire de boules et donner mes cartes routières pour un jeu de belote. Cyclotes, vous allez pouvoir enfin rouler sans être toujours sur vos gardes. Adieu !

PS : Devant l'émoi suscité par cette nouvelle, et face à la pression médiatique qui s'ensuit, j'ai décidé de reporter mes adieux, je continuerai à faire du vélo l'année prochaine.

Jean Pierre SALES N°576

de GRENOBLE (Isère)


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