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En Provence Cavaillon ?

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C'est la capitale d'une plaine qui fut autrefois "la mer de Provence". La Durance se jetait alors, dans l'étang de Berre, témoins les galets de la Petite Crau. Puis il y eut plissement des terrains et la Durance se jeta alors dans le Rhône à Avignon, d'où les altitudes suivantes : au sud Aix-en-Provence: 175 m, Cavaillon: 75 m et au nord Avignon : 23 m. Cette plaine est bordée de belles petites montagnes dont les Alpilles avec leur joyau "Les Baux" ainsi que le Luberon. Paysages superbes, peints et décrits par de célèbres peintres et écrivains: mas, villages moyenâgeux entourés de cyprès, d'oliviers, de garrigues, dont la senteur apporte suivant les saisons toutes les odeurs de la Provence: romarin, thym, farigoul, au printemps. L'été, l'automne, c'est l'odeur des pins que l'on respire à pleins poumons en montant de petits cols qui conduisent à des monts inondés de soleil. Lorsque l'on débouche sur les plateaux qui suivent, c'est l'enchantement, l'odeur et la vue des champs de lavande, dont la couleur violette contraste avec l'or des autres champs et le vert de la forêt. Paysages magiques dominés par le Ventoux, mot provençal qui se traduit en français par : mont de tous les vents.

Et les cols dans tout cela ? Le plus haut est celui des Tempêtes, 1829 m en montant au Ventoux. Les plus costauds aiment le gravir, de même que les Chamoniards rêvent de faire le "Blanc". Un des plus bas ? Le Pas du Suisse 186 m, perdu dans les Alpilles dont le nom est un défi au pays dont il porte le nom. Le reste du temps, on roule dans cette plaine striée en tous sens par des chemins vicinaux et plus petits encore, tous goudronnés qui desservent des mas ou de grosses fermes ornées de cyprès, bordées d'immenses champs de légumes et de fruits. La plaine est encadrée par des coteaux de vignes qui montent à l'assaut des Monts du Luberon et des Monts du Vaucluse et qui donnent les très bons crus locaux du Luberon et du Ventoux. Un pays de cocagne dans notre belle France.
C'est le paradis des cyclos, car dans ces petits chemins, on ne rencontre pas plus d'une voiture à l'heure. Ce qui fit dire un jour à un membre d'un club voyant venir en face de nous au bout d'une longue ligne droite un engin roulant à 1 km/h : "Attention, tenez votre droite, danger : rouleau compresseur". Une autre fois, lors d'une sortie sur un chemin étroit bordé de verdure et de basses branches, le chef de file dit d'un ton de commandement : "Attention, il faut vous baisser sous les branches !" Je ne lui ai pas demandé s'il fallait un s ou deux...

Partant de ce principe, il nous arrive de "monter" la départementale qui va de Cavaillon, altitude 75m à Apt 220m située à 30km de là. Le pourcentage élevé étant bien de 2%, il faut faire effort pour effectuer cette montée. Ce qui valut un jour d'orage en août dernier, au premier du peloton d'émettre un petit bruit puis un gros. D'où la réflexion du cyclo qui était derrière : "Continue, tu tues les mouches !"

Il fait chaud dans notre Midi.

L. BEROD

Cavaillon (Vaucluse)


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