Nous avions prévu de longue date cette randonnée dans le Briançonnais, mais les habituels copains formant "l'équipe" n'étant pas libres, nous nous retrouvions que deux, Bernard et moi. Ce samedi 13 juillet 85, Bardonecchia, il est 8 heures lorsque nous quittons la station italienne en vélo, la route monte, nous passons les Arnauds, les Melezets des villages de montagne avec de beaux chalets bois, des remonte-pentes... Un terrain de camping et droit devant nous, en levant les yeux, au loin, la route accrochée à la montagne impressionnant l Le poste frontière où deux douaniers italiens s'ennuient devant la barrière baissée, dans leur "langage" respectif, ils nous font comprendre que la route goudronnée va se terminer. Nous voici en France, 1 Km 5 après le poste un virage à gauche, nous laissons à droite la route de la Vallée Etroite, le revêtement a disparu, la pente est régulière, la route acceptable. Nous nous arrêtons pour prendre des photos, le paysage sauvage est beau avec ces montagnes de toutes parts et ces rochers magnifiques, le tunnel et nous arrivons au sommet du Mauvais Pas puis le col de l'Echelle. Nous avons retrouvé la bonne chaussée, descente sur Plampinet, Briançon, le soleil brille de tous ses éclats, une belle journée ! A Chantemerle, nous attaquons le col du Granon, 12 Km, très pentus. Dès le départ, les petits braquets s'imposent. Tout en bavardant et moulinant, nous grignotons les hectomètres avec souvent des pourcentages élevés, malgré cela, d'autres cyclistes nous doublent mais leur grand développement les obligent à de fréquents exercices de "danseuses". Cinq cents mètres avant le Granon à droite, une petite route caillouteuse, c'est bien l'accès au col Barteaux, 3 Km se terminant par un rond point, 100 mètres dans les pâturages, le col. Nous contemplons en face le massif des Ecrins avec les neiges éternelles mais en dessous de 3 000 m, c'est vert à perte de vue. Nous franchissons le Granon, les touristes se pressent autour de l'unique buvette, à côté une route stratégique avec panneau militaire d'interdiction, nous nous y engageons, terre battue, cailloux, ça roule, un carrefour, à droite quelques lacets et voici le col de Cibières avec des tas de barbelés entassés qui n'en finissent pas de rouiller. Nous décidons de poursuivre jusqu'au col de l'Oule mais la piste est remplacée par un sentier, poussages, on franchit une petite crête, on redescend dans une combe, un petit névé se trouve sur notre passage, la neige est bien molle, puis cela remonte un peu, voici le col repérable par plusieurs colonnes de pierres plates empilées sur 3 m de hauteur pour certaines, 25' poussage au retour, à Cibières nous enfourchons nos montures sur la piste retrouvée, direction col Cristol, 100 mètres de portage sont nécessaires pour le franchir, au sommet des touristes veulent bien nous photographier avec mon appareil, sympa ! |
Du Cristol à la Bergerie pour redescendre, au lieu de prendre la route très mauvaise, nous aurions mieux fait de rester sur le sentier à droite, car nous sommes obligés de mettre pied à terre souvent mais cela soulage également les mains fatiguées de freiner. De la Bergerie, une autre route non revêtue, 5 Km de montée, pour se rendre au col de Buffère, on va d'un commun accord se le chercher, une crevaison au retour juste avant de retrouver "la bonne route", le vélo nous donne l'impression d'avoir des suspensions hydrauliques "Citroën" tellement la transition est importante. Descente sur Briançon dans la "fournaise" chaleur, car il faisait bon tout là-haut, il manquait seulement de l'eau, heureusement les deux bidons plus les boissons en boîte que nous avions prévus chacun ont été les bienvenus. Retour sur Plampinet, Echelle, les 4 Km de descente non goudronnée sur le poste douanier sont de trop agrémentées par de nombreuses voitures et motos qui soulèvent des nuages de poussières et foncent comme des rallymens de Paris-Dakar. Heureux, poussiéreux, contents, fourbus, nous arrivons à Bardonecchia. Après la célèbre route des Crêtes Suse-Sestrières et ses 8 cols, cols en juillet 1982, voici le Granon et ses 5 voisins à plus de 2000 m, négligeable pour le règlement du Club des cent cols, belle journée inoubliable, le Tour de France 86 devant monter le Granon, je ne puis que vous encourager à vous y rendre, amis cyclos montagnards ! Michel CRUMIERE, Bernard FABRE DES ESSARTS Membres des C.T.C. Chambériens |