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Quelques cols inédits

Revue N° 30 Page 61

Cette année, vacances familiales destination l'île de Malte. Cette toute petite île de la Méditerranée (340 km2) pour environ 400 000 habitants (sans compter les touristes très nombreux) est l'un des pays européens où la densité de population est la plus forte (environ 1100 habitants par km2).

L'urbanisation est très importante (88 % des habitants résident en ville) et la circulation y est très dense. Les routes sont dans l'ensemble assez étroites et bosselées, on y conduit à gauche comme en Angleterre, mais à la sauce italienne. La conduite est qualifiée de déroutante dans certains guides de voyage. Déroutant, au sens littéral, c'est quitter la route !

Dès notre arrivée, nous avons pensé qu'il était plus judicieux (et meilleur marché) de prendre les bus que de louer une voiture. Le réseau de bus est très dense (l'île est petite), le coût très modeste, les bus sont typiques. Cette île au passé mouvementé offre de multiples monuments à découvrir. Au cours de nos visites, je regardais dans les magasins de souvenirs les cartes routières de l'île et, quelle n'a pas été ma surprise de trouver sur plusieurs, l'appellation "gap" qui, renseignement pris auprès de vendeuses d'origine anglaise, signifie col. J'avais trouvé la bonne carte mentionnant les cols (l'altitude maxi de l'île est de 282 m). Il fallait trouver un vélo et il ne restait qu'un jour de vacances. Par chance, l'hôtel où nous étions logés louait des vélos. On a mit à ma disposition un V.T.T (Vélo Tout Tordu !) de marque Bartali qui devait être au garage depuis un bon moment. Les araignées étaient toutes surprises d'être dérangées ! Impossible de lever la selle... la rouille avait soudé la tige de selle dans le tube... l'air marin sûrement...
Je savais l'eau rare et précieuse sur l'île... l'air aussi ; les pneus en contenaient si peu ; pas de pompe, pas de chambre à air, pas de bidon ni porte-bidon. Après quelques secondes de réflexion, j'ai accepté de louer l'engin. Pauvre Bartali, c'est une injure à sa mémoire de louer du matériel pareil à son nom.
Me voilà parti à la conquête des quatre "gaps" indiqués sur la carte, laquelle s'est avérée assez précise (échelle environ 1/50000) avec, dans l'ordre, le Bingemma gap, le plus dur par le côté ouest puis, suivant à peu près la ligne de crête le Falka gap, le Targa gap et le Naxxar gap.

J'avais oublié d'essayer les freins. La première descente a failli être tragique, les pieds raclant le sol pour aider un peu le ralentissement de l'équipage et arrêt dans un buisson ! Total environ 30 km en 3 heures ; les descentes étant faites à pied lorsque la pente était trop raide alors que toutes les montées ont été faites sur le vélo ! Au moins, les dérailleurs fonctionnaient. Préoccupé par la mécanique, j'ai quand même observé le paysage dépouillé, typiquement méditerranéen, et la mer jamais très loin. Et si je n'ai pas battu des records d'altitude, je pense avoir franchi les cols les plus au sud de l'Europe. Maigre consolation à une promenade riche en souvenirs !

P.S. Je pense qu'il y a à La Valette (la capitale) possibilité de louer du matériel correct.

Pascal COURVALIN N°1149

de LA MANDALLLAZ (Haute-Savoie)


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