Il est 22h30 ce 2 juillet 2000, Robert Pirès déborde sur son aile gauche, centre en retrait, David Trézéguet reprend du gauche en demi-volée, le ballon se loge dans la lucarne des buts du gardien italien : la France est championne d'Europe. Dans ce coin de l'Italie du Nord, nos douze petits français, perdus au milieu de centaines d'italiens déçus et abattus, exultent et bondissent de leurs sièges en agitant leurs petits drapeaux bleu-blanc-rouge. San Cassiano, un village de carte postale, au pied de la Varella, nous accueille ce dimanche à l'issue de notre 3 ème étape d'un périple cyclo dans les Dolomites. C'est là, dans ce village en fête, que nous nous retrouvons au milieu des villageois costumés, pour assister, en plein air et sur écran géant, à la finale de l'Euro 2000, dans une ambiance festive, avec des spécialités du pays arrosées de bière et de grappa. |
Quelle soirée ! La première mi-temps est équilibrée avec des moments alternés de difficultés et de maîtrise. C'est nos Pordoï, Costaluga, Campolongo, Gardena, Sella et autre Falzarego à nous cyclo. Le début de la 2 ème mi-temps est étouffant, avec le but italien, on se croirait dans le Giau, le Nigra ou dans la terrible montée au Longeres. Puis vient la délivrance avec le but de Wiltord. C'est notre ouf à l'arrivée au Tre Cime du Lavaredo. Enfin, l'apothéose du but en or comparable au passage au Fedaïa, face à la majestueuse Marmolalda. 22h30, ce 2 juillet, quelques italiens applaudissent sportivement à la victoire française et trinquent avec nous, les autres sont déçus et nous les comprenons. Malgré tout, la fête peut recommencer. Alors, nos petits français vont sagement au lit, heureux de cette soirée. Demain, le coriace Erbe nous attend. San Cassiano, nous nous en souviendrons longtemps. Jean-Paul GALINIER N°1259 de BERRE (Bouche-du-Rhône) |