C'était dans la froideur d'une profonde nuit... Aula-là ! ... Chemin faisant, nous chassions, non pas l'auroch, ni l'original, ni même l'ours, mais plutôt le "deux mille pyrénéen", en compagnie de deux compères qui vont bien. C'était en octobre, il faisait calme, juste avant les premières neiges... Le "deux mille" s'apprêtait à plier boutique, bref à hiverner. Mais, par chance, il était encore là, à lambiner le long des bornes frontières franco-espagnoles, et il fallait un tantinet d'audace pour aller le chercher si haut... Il était prêt à blanchir au moindre danger, ce bougre! à s'esquiver à notre approche pourtant discrète, à jouer à cache-cache avec ses variantes fallacieuses...! Sur la pointe des pédales, nous décidâmes de traquer cette espèce d'ours mal léché. Comme on dit en Provence : "nous, on craint dégun"! Ainsi fut fait... sans relâche, sept jours durant. Et pourtant, quand on s'est décidé, à regret, à s'arracher de ces montagnes-passion pour redescendre dans les vallées, notre gibecière contenait du "deux mille" de choix, bien pommé, bien estivé, pas à foison, certes, mais à la dégaine "coyote" (expression fétiche d'un des compères), bref du "deux mille" comme on n'en fait plus ! En fait, c'est Aula qui nous causa le plus de souci, car il s'était ensauvagé durant la nuit et avait saupoudré le dernier kilomètre de polystyrène bien couinant, imaginez le topo ! (E6, page 46! ) pour que l'on glissât ... Mais c'était si agréable à écraser du pneu (ou de la semelle pour celle qui perdit les pédales dans le dernier virage ! ), ça accrochait bien même, et puis ... ça y était, on roulait sur Aula dans une neige nickel, on ne peut plus innocente. L'affaire était enlevée, dans le sac ! |
Nous laissâmes un message au crayon de mine sur papier kraft chocolat noir, pour Un de Beaune, qui comptait passer par là le surlendemain ; l'a-t-il trouvé, va savoir ? À moins qu'Aula lui ait fait le coup du polystyrène en bourrasques jusqu'au Couret des Étangs ? La météo l'annonçait. Bref, en tout cas, nous avons eu Aula mais pas le Salau ! Basculer sur l'autre versant, c'était se frotter à l'hiver même. Là-bas, tous les "deux mille" s'étaient mis en igloos... , le Salau ... et puis même le Portanech d'Aurénère, encore un "deux mille" à coucher dehors (avec son S3-4 ! ). Donc, nous le fîmes, ce demi-tour, adieu Port ... de Salau ! Seix' pas compliqué ... Nous reviendrons avant l'août, foi de cent cols ! Et de cols, ... je rêverai encore, au-delà d'Aula, de Fenestrelle et de Mitja. Faut rêver, n'est-il pas ? Martine GASTON N°3592 de VELAUX (Bouches-du-Rhône) |