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Mais où se cache donc le col de Mansilla ?

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Depuis une dizaine d'années, le réseau routier espagnol fait l'objet de très importants travaux et des améliorations considérables interviennent assez régulièrement, comme le percement de nouveaux tunnels, la création de routes nouvelles ainsi que des rectifications taillées droit dans la montagne. Et pour trouver des cols et nous repérer, tout au long de cette semaine hispanique, nous ne possédions en tout et pour tout que la bonne vieille carte Michelin au 1/400000 ème !

Au quatrième jour, nous devions découvrir la Sierra de Gudar, partie montagneuse de la province de Téruel avec, en prime, une douzaine de cols entre 1000 et 2000 m, reliés par un réseau de petites routes tranquilles et de chemins non revêtus, mais assez roulants. Vers les 18 heures, sur le chemin (expression prémonitoire) du retour, nous quittons la très belle route
TE 811 pour nous engager sur une piste, direction Castelvispal et le dernier col de la journée : le col de Mansilla.

Les dix kilomètres un peu vallonnés, conduisant à Castelvispal, se négocient facilement et du haut de quelques lacets, nous pouvons découvrir le village endormi, encaissé au fond de la vallée du Rio Linarès. En face de nous et 700 m au dessus, la masse imposante de la Sierra de la Batalla domine de belles falaises joliment éclairées par le soleil couchant. Quel merveilleux panorama ! Nous descendons jusqu'à la place de Castelvispal pour constater que la piste s'arrête là !

Mais où est donc la route? En consultant la bonne Michelin, on s'aperçoit qu'un chemin traverse la rivière et remonte sur l'autre versant, vers Puertomingalvo (lieu de stationnement de notre voiture).

Michel Gay est un peu déboussolé face à cette sensation de "bout du monde", mais nous en avons vu bien d'autres (cols en nocturne sur névés et pierrailles tout en poussant nos compagnes)! Nous descendons donc à vue à travers jardins, trouvons une petite passerelle et sur l'autre rive, une belle piste (ouf!) partant en amont et en aval. Faut-il prendre à droite ou à gauche ?
Michel propose à gauche, mais rapidement la piste se transforme en chemin, puis en sentier, puis en prairie, puis en broussailles, puis en... rivière à gué (bravo Gay !!!). La chose devient de plus en plus inextricable, mais nous persistons dans notre erreur qui se transforme en horreur lorsque nous gravissons pédestrement les premières "huertas" abandonnées par les hommes et occupées par les ronces ! Après 20 minutes d'une lutte inégale, nous faisons demi-tour pour revenir à la passerelle. Il est 20 heures : allons-nous devoir bivouaquer sur place ou appeler l'hélicoptère ?

Non, nous tentons la piste de droite, et là, miracle ! Alors que nous n'avions rien aperçu une heure auparavant, nous voilà maintenant devant une belle piste qui attaque la côte par de beaux lacets. Il nous reste quand même 8 kilomètres et 400 mètres de dénivelée pour boucler le circuit. Michel est très véloce et moi je traîne un peu derrière. La nuit tombe de plus en plus, à mesure que nous nous élevons et nous ne pensons plus qu'à... notre survie (ne sortez pas les mouchoirs quand même!). Enfin! Nous franchissons à mi-pente, entre deux discrets vallons, sans peine, presque sans nous en apercevoir, le col de Mansilla (1241 m).

La piste continue sa lente remontée dans un décor qui se devine très sauvage (c'est le crépuscule) et maintenant, à la nuit noire, nous débouchons par surprise sur le plateau de Puertomingalvo et sa chapelle. Notre voiture nous y attend et le petit restaurant d'à côté nous improvise un repas de fin de randonnée inoubliable ! AAHHHHHHHH, les tapas !!!

François POUESSEL N°573

de LONS-le-SAUNIER (Jura)


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