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Sans tambour ni trompette

Revue N° 21 Page 20

24 août 1992, il est six heures, je suis réveillé, un coup d'œil par la fenêtre m'assure que la journée sera belle. Petit déjeuner copieux, j'ai un appétit terrible. Le sac à dos est prêt, avec des vivres pour la route, un petit matériel de dépannage, l'imper, un pull et surtout le guide N 18 du Briançonnais des circuits pédestres très utile pour la pratique du VTT en montagne. Chargement du vélo sur la voiture pour aller au Col du Montgenèvre, départ effectif de ma randonnée VTT.

Il est 6h45 quand je quitte le hameau des Combes. Me voici à pied d'œuvre, un dernier coup d'œil sur le guide, j'enfourche le VTT, il est 8 heures. J'ai 700 mètres de dénivellation à grimper.

A l'entrée du village, je prends à gauche devant un magasin de sports, une rue qui s'élève entre les chalets. Des rues aux noms évocateurs tel que "Chante le vent", du "Chalvet", du "Rocher Déseur", de la 'Combe' me conduisent en haut du village où le goudron s'arrête. Un grand panneau indique les diverses randonnées possibles avec l'itinéraire. Une barrière bloque les voitures qui seraient tentées de passer. J'emprunte ce chemin de terre sur 200 mètres environ, pour prendre à droite un sentier qui grimpe brusquement dans les pins. Cette traversée agréable et odorante débouche dans une clairière où l'on prend quelques lacets raides que je passe en poussant. Puis je peux rouler à flanc sur un sentier dominant la vallée de la Clarée. Le hameau des Alberts est en bas, au pied d'une pente abrupte impressionnante.

Je m'arrête un instant pour admirer et souffler un peu. Au loin les sommets enneigés forment une belle toile de fond. Le sentier continue à flanc avec des marques à la peinture blanche de loin en loin. Jusque là ça va, j'ai bien roulé. Mais un passage plus difficile m'oblige à porter le vélo sur cinq cent mètres environ, dans un éboulis très abrupt qu'il faut traverser. Passage un peu délicat franchi avec mille précautions, ensuite je peux rouler à nouveau. Le sentier monte à travers un pâturage par des lacets agréables ou je dérange quelques marmottes.
Enfin l'objet de ma convoitise apparaît à mon regard. Ah ! la passion de collectionner les cols, que certains de mes amis trouvent ridicule ! Cette passion exulte, le cœur bat plus vite, oui il est là : c'est mon centième plus de 2000 ! Encore quelques efforts sur ce sentier de la Fanfare, j'arrive incognito au Pas de la Fanfare à 2560 mètres d'altitude dans un silence remarquable, il est 10 heures. Mais la fanfare résonne dans ma tête, me rappelant un 14 juillet où descendant du Chaberton avec des amis, nous étions arrivés au Montgenèvre alors que la fanfare de chasseurs alpins donnait l'aubade.

Heureux d'avoir grimpé ce nouveau col, je casse la croûte après m'être couvert car il fait frais. Quelques photos pour mémoire. Je ne continuerai pas vers le Col de la Lauze que je connais déjà, j'y étais monté de l'autre côté. Je vais retourner par le même chemin, malgré le passage délicat.

La descente se passe bien et à midi je retrouve mes amis aux Combes, qui ont préparé un repas succulent. J'ai encore un appétit terrible !

Jean-Claude MOUREN N°1870

CSP Aix-en-Provence (Bouches du Rhône)


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