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Les Pyrénées : la diversité du cyclisme de montagne

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Entre la mer et la mer s'étend une chaîne grise et verte où les maillons pointus irradient la nature sauvage cette zone frontalière. Les Pyrénées françaises ont de la diversité une idée bien imprégnée et sans cesse en vigueur. D'ouest en est, lors d'une randonnée FBC, nous avons été les témoins de la panoplie distrayante des montagnes méridionales, si souvent délaissées au profit des Alpes, à cause de leur éloignement de la Belgique.

Du bord de l'Atlantique aux premières pointes rocheuses, il est de mise d'évacuer au plus vite la zone landaise. L'attaque occidentale du massif est brusque et radicale. A moins de descendre à ses risques et périls au pays basque, le premier Juge de Paix rencontré est un géant du nom de l'Aubisque. L'ouest pyrénéen pourrait bien être alpestre avec ses décors grandioses et rocailleux, avec ses longs serpentins menant aux cimes, avec son climat incertain et ses altitudes bien marquées.

La voie royale qui arpente le Tourmalet, l'Aspin et le Peyresourde mérite un accent circonflexe en vue d'aller chercher en Saint-Lary-Soulan l'énorme Pla d'Adet, dont les pentes sans cesse exposées au soleil, refusent de descendre sous les 10%.

Le mythe des grands noms s'évanouit quand, à Luchon, on s'engage dans la deuxième tranche pyrénéenne.

Le dernier monstre s'appelle Portillon, mais il n'est pas mauvais de se changer les idées en abordant un inconnu, semi-muletier dans ses derniers hectomètres : le col d'Estivère. Le franchissement du deuxième noyau prête une voie princière, qui, en dehors des données jusque là exposées, injecte un venin de verdure aux œillades mitigées du cyclo à la peine. Le vert prime sur de forts pourcentages. Furtif et sec Portet-d'Aspet, rutilant Péguère, vous êtes de ceux que l'on connaÎt trop peu.

Délicate attention décernée aux coureurs du Midi-Libre, le col de Jau permet le dernier passage vers une brève trouée méditerranéenne pour laquelle la mer a voué un climat caniculaire. Sur le versant prévu le moins haut, un accident se dresse, fort et majestueux, conviant aux pires envolées vélocipédiques quelques fous de la pédale, ivres de hauteurs renouvelées. Le pic du Canigou, isolé, se rejoint par le Parpaillon des Pyrénées, nommé col des Cortalets, où la route mène à la table d'orientation.

Elle oriente si bien, cette table, qu'au pied à l'est, ronfle ondulée la Méditerranée. Au bout d'une traversée des Pyrénées en transe, transpirés nés, nous semons la sueur des cols dépassés dans les flots radieux de la belle bleue. Elle l'emporte dans le vent et les vagues pour qu'elle aille se loger au fond de l'océan, là où se perdent à jamais les plus beaux trésors de la terre.

GOBERT Daniel

21/12/87


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