Au nombre de trois, nous partîmes
Par une aube claire ; à peine éveillés
Laissant derrière nous, la Condamine
Les coeurs chauds, mais les mains gelées.
Longeant l'Ubaye jusqu'à Jausiers
La route est belle et sinueuse
Laissant là, ses gorges encaissées
Nous arrivons, oh ! Cité merveilleuse
Barcelonnette et ses palais
Emmitouflée dans ses vallées
Que surplombent maints sommets
Aux pentes raides et enneigées
Tu nous accueilles un bref instant
Pour saluer notre courage
Car ce n'est que maintenant
Que nous allons nous mettre à l'ouvrage
Juste un dernier regard distrait
Sur ce que fut notre départ
Réchauffé par les rayons discrets
D'un soleil chaud et de ses dards
L'aventure nous colle au noir bitume
Guidant nos pas de chevaliers véloces
Un sourire aux lèvres dans les gorges de la Mahune
Et première étape en haut du Col d Allos.
Nous nous laissons glisser, heureux de ce répit
Bien que la descente ne nous ménage point
Nous pouvons admirer le Verdon si joli
Evitant les cahots, les mains sur les freins.
Petit fortin veillant sur notre histoire
Laissant rêveurs nos âmes d'enfants
Les yeux rivés sur le vieux Colmars
Avant de gravir, intrépide, le col des Champs.
Dieu qu'il fait chaud sous ce soleil de plomb
Il est à son Zénith et la faim nous tiraille
La montagne est splendide et déchire l'horizon
Le Mercantour est là sous sa triste pierraille.
La descente est rapide et de courte durée
Enfin nous goûtons à un repas bien mérité
Avant d'affronter avec mes deux compagnons
La Cayolle charmante et ses lacets mignons
De Saint-Martin d'Entraune, vingt deux kilomètres
Ce sont les deux derniers qui furent les plus durs
Avant de redescendre, longeant le Bachelard
sur Barcelonnette
Nous fîmes quelques photos et respirâmes l'air pur
Ce rallye des trois cols et de ces trois amis
Reste un souvenir et une belle aventure
Et qu'elle se soit achevée à la nuit
Nous aura ravis tous trois, j'en suis sûr...
Souvenir d'une belle ballade
avec Patrice Martin et Jean-Pierre Py
Octobre 1985
Gilles BEAUCHESNE
Istres