Revue N°5 page 63
COL-LECTE DE "SANG" POUR DEUX "CENT-COLS"
Deux familles de voisins, deux bébés.
Deux ans, deux dents, deux copains.
Douze ans, deux amis.
Vingt ans, deux amants.
Deux témoins, vingt-deux ans, deux époux.
Deux temps, deux parents.
Deux enfants... seulement !
Deux générations, deux conceptions.
Deux vies conjointes et deux destins...Ainsi vont les choses, par paires, duos, couples ou doubletons...
Constatation numéro deux, l'humble bipède que je suis n'échappe pas à la règle : j'ai deux "parrains" devant le Dieu du Vélo !
L'un, sociétaire actif d'un club bien structuré, l'autre, solitaire pensif des sentes abandonnées ; l'un "chevauche" un vélo léger, bien astiqué, l'autre un "Terrot" âgé et bien usé. L'un cultiva en moi ce que l'autre y avait fait naître, m'initia aux pratiques dont l'autre m'avait donné envie. C'est avec l'un que je fis mes premières armes, c'est grâce à l'autre que je les fis. L'un refuse de poser le pied à terre dans une quelconque côte, l'autre se ferait écraser mille fois plutôt que de renoncer, malgré son âge, à son annuel voyage à vélo ! L'un est cyclo plus que touriste, l'autre sait faire une part égale, et au cyclisme et au tourisme. Tous deux ont déjà un certain âge, mais roulent toujours, l'un au cœur de sa Savoie natale, l'autre, souvent sur les "routes" du massif de l'Oisans, son terrain de prédilection...
Sachez enfin la vigueur, la vitalité, l'enthousiasme et la joie de vivre qu'animent mes deux vénérables sexa et octogénaires !!!
A vous "Gaspard" Perrier et à toi mon cher Oncle Henri, je désirais rendre hommage. Ayant horreur du faste pompeux et souvent hypocrite de tout hommage officiel, je vous propose, en guise de discours de reconnaissance, ces quelques lignes.
On y retrouve un maximum de fois la sonorité "san", semblable à "cent", chiffre fatidique s'il en est, qui nous rassemble tous, amis cyclos, au nom d'une même passion, au sein d'une même organisation...
- Du "sans col" qu'il était au "cent cols" qu'il devint, il n'y a point qu’une question d'orthographe ! Le cyclo ressent à chaque ascension, sans exception, de semblables sensations, sans doute, sans importance : une montée de sang, une santé de fer et la fierté du sang ! A tout instant, il se surprend, rêvassant ou bien-pensant. Il a le sentiment d'errer en tyran aimé qui sème au vent du mauvais sang, tous les sanglots et les slogans, tous ceux sans nom et leur non-sens, qui nuisent à la santé mentale et... au sentimental. Il se voit froissant, dans un fichu, un pétale qui sent bon, alors qu'on l'avait vu perdant tout son sang froid, pour une fichue pédale qui... bon sang !
Dominique DORD de Chambéry
Dans le dernier paragraphe, combien de fois avez-vous relevé la sonorité "san" ?