Revue N°5 page 1

AMITIES

 

Tout au long des siècles, notre paisible nature a su proposer aux hommes tant de calme et de bonheur qu'il faut aujourd'hui croire à ses effets bienfaisants et ne l'exploiter que si elle ne le consent ; à cause de cela, le véritable cyclotourisme ne peut se pratiquer qu'en pleine communion avec les éléments de notre environnement.

Avec nos bicyclettes, nous connaissons l'éclat du violent orage en montagne, nous savons aussi goûter et apprécier l'eau fraîche puisée à la source ou au torrent, et sur ce merveilleux terrain de jeux, nous ne pouvons que cultiver et enrichir l'amitié entre les hommes.

Si nous jouons dans la nature, si chaque jour nous essayons de nous retrouver à l'extérieur de l'arène où se produisent d'impétueux combats, n'est-ce pas pour trouver la joie ! et notre club des "100 cols" n'est-il pas fait pour cela !

J'ai cru percevoir, à travers vos nombreuses lettres, ces messages d'amitié et de fraternité, et je formule des vœux pour qu'au cours de vos prochaines randonnées, vous rencontriez l'ami qui partagera ce bonheur simple mais vrai.

Je ne reviendrai pas sur notre rendez-vous du col de CARRI et de VALENCE, on en a beaucoup parlé, on en a trop parlé, et tout ce bruit a, malheureusement, éclipsé certains côtés positifs.

Tout cela appartient au passé, et je vous invite, l'an prochain, à une rencontre plus simple, plus authentique : nos amis du PUY ont déniché dans la forêt du MEYGAL un merveilleux col "le RAFFY". Le 16 juillet, la veille de la randonnée VELAY-VIVARAIS, venez donc nombreux nous rejoindre.

Malgré une croissance très forte (près de 100 nouveaux inscrits cette année), je crois que notre mouvement n'est pas encore trop désordonné, ni trop incontrôlable, l'esprit demeure c'est l'essentiel.

Comme chaque année, je dois féliciter les sociétaires ; ils furent cette fois si nombreux et inspirés à m'adresser, pour le bulletin n° 5, des articles de valeur - quelques uns ont compris les charges que nous subissons pour la gestion de notre mouvement, qu'ils en soient très chaleureusement remerciés.

Puisqu'au début de ce préambule, j'ai parlé d'amitié, je voudrais, pour conclure, vous demander d'être, à travers cette confrérie des "100 cols", les promoteurs, les préservateurs d'un certain état d'esprit, d'un état de sensibilité où l'amour, la beauté, l'amitié seraient soigneusement garantis.

Ces richesses, nous ne devrions pas avoir à les cultiver dans le cyclotourisme, elles existent, elles sont naturelles ; nous n'avons, pas contre, qu'à garder jalousement intactes leurs origines, leurs essences, et faire que ces substances balaient la méchanceté et l'égoïsme, et nous rapprochent les uns des autres.

En ce début de saison, c'est ce bonheur que je vous souhaite.

 

Jean PERDOUX